Jetable ou lavable ?

Bien souvent, sur les marchés ou dans ma sphère privée, la principale remarque que l'on oppose au passage au lavable est la hausse de consommation d'eau et d'énergie qu'engendrerait un plus grand nombre de lessives.

C'est bien souvent l'argument de personnes qui trouvent de prime abord le passage au zéro déchet trop compliqué.

Alors, je prends toujours le temps de nuancer leur approche en opposant le lavable au jetable sur d'autres plans.

Et je m'en vais partager avec vous plus en détails mes arguments (sourcés ! : Ademe et Consoglobe.com).

Côté pratique ?

Alors, oui, les produits jetables paraissent plus pratiques et sont présents dans tous les domaines de la vie de nos jours : cuisine, salle de bain, pique-nique, restaurant, fêtes...

Et, à une époque, on peut comprendre qu'ils aient pu représenter le progrès dans la libérations des corvées de lavage ; certes, sur ce plan, le lavable peut aller se rhabiller !!!

Mais si penser au réapprovisionnement peut paraître la seule contrainte du jetable, là, le lavable gagne le match haut la main !!! Et le lavable peut lui aussi être présent dans tous les domaines de notre vie : cuisine, salle de bain, courses, cadeaux, repas extérieurssorties plein air...

Côté environnement ?

Mais à l'heure où l'écologie est plus que jamais un enjeu majeur, il convient d'aborder les problèmes soulevés par la production de tous ces cotons à démaquiller, ces essuie-tout, ces mouchoirs, ce papier toilette, ces couverts, ces serviettes en papier...

    • ils sont tous très gourmands en matières premières issues de la pétrochimie ou naturelles (1 kg de coton demande 20 000l d'eau)

    • leur couleur blanche leur vient de traitements chimiques qui laissent des résidus (métaux lourds, chlore...)

    • les cotons et papier ne sont pas solubles dans l'eau (car conçus pour absorber)

    • ils génèrent des déchets polluants de par leur traitements (pesticides) et bien souvent non compostables

Certes, les tissus utilisés pour fabriquer les accessoires zéro déchet sont aussi gourmands en matières premières naturelles (eau, coton...), mais ils sont purs de produits chimiques pour leur traitements (labels oeko-tex, gots...).

Et côté déchet, ils sont recyclables à l'infini s'ils sont déposés dans les conteneurs prévus à cet effet (bacs textiles).

Avec une moyenne de 6 cotons jetables/jour/personne en France, soit environ 160 000 coton pour 1 vie, voilà donc les tonnes de déchets générés. Côté essuie-tout, avec 3 rouleaux consommés en moyenne par semaine par une famille, c'est 34 kg de déchets par an.

En ce qui concerne les lingettes démaquillantes et les essuie-tout lavables, ils sont utilisables des centaines de fois et recyclables indéfiniment.

Côté consommation d'eau ? (l'argument de départ, souvenez-vous!)

Le processus de fabrication du papier est extrêmement gourmand en eau, et ce pour un usage unique.

Certes, la culture du coton peut elle aussi avoir ce défaut, sauf s'il est cultivé dans un climat favorable. D'autre part, d'autres matières peuvent représenter une bonne alternative : le lin, le chanvre...

Alors, si la production du jetable renouvelle sans cesse sa gourmandise en eau, le lavable n'en demande qu'au départ, et ensuite, vous « jetez » vos accessoires dans votre lave-linge à l'occasion d'une lessive, mais vous n'en faîtes pas une exprès, alors on ne peut pas dire que la consommation en eau soit réellement et significativement impactée.

Et côté budget ?!

Le prix à l'unité des accessoires jetables peut paraître dérisoire, mais au fil du temps, la quantité représente tout de même une dépense sans cesse renouvelée cumulée.

En ce qui concerne les accessoires textiles zéro déchet, c'est certes une dépense de départ, mais un investissement dans le temps (les éponges des lingettes et essuie-tout ont une durée de vie comparable aux serviettes de toilette).

Par exemple, la dépense annuelle pour les cotons à démaquiller représente en moyenne 25e par an.

Un lot de lingettes démaquillantes lavables coûte sur la boutique 17e et durent plusieurs années.

Et côté social ?!

En ce qui concerne la production des matières premières bien souvent de provenance étrangère, on peut aisément douter du respect des conditions de travail et de protection sociale des travailleurs.

Alors, pour ne pas cautionner ce système, le label Gots appliqué aux textiles a été créé.

Enfin, et pour finir par le plus important : pour la santé ?

Et bien, une bonne partie des arguments exposés dans le paragraphe environnement peut être reprise ici.

En effet, tout ce qui est mauvais pour la planète a un impact direct sur notre santé : les sols et eaux pollués fournissent de la nourriture polluée, l'air pollué respiré nous rend plus faibles et/ou malades...

Les traces de chlores et de métaux lourds présents dans les cotons jetables nous empoisonnent.

Alors, pour les cotons lavables, prenez soin de sélectionner des matières naturelles sans substances nocives (bio, oeko-tex, gots...) !

Voilà, mon exposé se termine par un élargissement de ce débat à tous les domaines de la société de consommation (mode, informatique, déco, sport...).

Alors, même si vous connaissez déjà mes convictions, en ce qui concerne mon mode de consommation, réutilisable, durable, réparable et recyclable sont les critères indispensable à tous mes achats.

Mais c'est néanmoins à vous, lecteur qu'il revient de vous forger une opinion.

Je conclue donc par une de mes devises favorites :

« Il n'y a pas de petits gestes si nous sommes des millions à les faire »

Marie